Staphysagria, mémoire du non-dit

VOUS LA RECONNAISSEZ ?

Celle qui ne dérange jamais.

Celle qui s’excuse quand on la bouscule.

Celle qui rase les murs.

Celle qui sourit quand elle souffre.

On dit d’elle qu’elle est bien élevée, douce, agréable.

Elle ne se met jamais en colère.

Elle encaisse, elle sourit, elle se tait.

Mais à l’intérieur, le feu gronde.

Invisible, inavoué, impardonnable -

le volcan de la colère réprimée est là, enfoui sous des années de silence et de contrôle.

DANS LES BRAISES DU SILENCE

Une traversée homéopathique, mythologique et astrologique du feu réprimé.

Staphysagria, c’est le remède des personnes qui ont appris qu’exister, c’était ne pas faire de vagues. Sourire, même quand tout en elles voulait pleurer ou crier.

Celles qui ont cru qu’aimer, c’était se taire. Que dire non, c’était risquer de perdre l’amour - voire la sécurité.

Staphysagria vient libérer cette colère contenue, ce chagrin réprimé, et redonner le droit d’exister pour soi, de poser des limites, sans peur d’être rejetée ou punie.

Derrière la douceur, il y a parfois une implosion lente. On nous a dit que se mettre en colère, c’était mal. Que dire non, c’était blesser. Alors on a baissé les yeux, serré les dents, contenu l’indignation. Jusqu’à ce que le corps prenne le relais : migraine, douleurs aux mâchoires, anorexie, infections urinaires, douleurs pelviennes… Autant de cris muets, enfoncés dans la chair.

Cette rage tue. Transmise de ventre en ventre, elle se loge dans les os, les gorges serrées...

Elle se transmet de mères en filles, parfois de mères en fils.

Staphysagria, c’est celle ou celui qui endure en silence.

Qui sourit dans la douleur.

Qui ne veut pas déranger.

C’est l’élégance tragique du masque bienveillant.

Mais derrière ce masque : l’indignation étouffée, les mains crispées, les tripes nouées.

Staphysagria est aussi le remède des corps blessés par le consentement absent, la parole volée, la soumission intériorisée.

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LA COLÈRE MATERNELLE EN HÉRITAGE

Lorsque la mère elle-même vit dans ce non-dit permanent, l’enfant apprend que ressentir est dangereux, que dire non, c’est risquer l’exil.

Dans ces maisons feutrées,

où les émotions doivent être maîtrisées,

la colère devient une étrangère.

L’amour devient conditionnel.

L’enfant apprend à survivre,

pas à se défendre.

Il apprend à plaire -

mais pas à construire sa propre personnalité.

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LA FORGE DE VULCAIN, LA FLAMME DE VESTA

Staphysagria ne pousse pas à hurler.

Elle redonne à la colère son essence noble : celle d’une frontière vivante.

Elle permet au corps de redevenir le lieu du oui et du non.

Elle libère la voix, le ventre, le périnée.

Elle fait circuler l’élan de vie là où il était figé.

Elle aide à retrouver le souffle,

le désir,

le mouvement.

Elle murmure : tu as le droit d’exister autrement.

Je souhaite invoquer la figure mythologique d'un Mars réprimé : non pas Arès le guerrier, mais Vulcain (ou Héphaïstos, chez les grecs).

Ce dieu du feu intérieur, forgeron des dieux, est une image archétypale du Mars qui agit en silence, dans l’ombre, dans l’alchimie lente du corps.

Dans la tradition ésotérique (notamment chez Alice Bailey), Vulcain est une planète invisible, associée au 1er rayon : la volonté et le pouvoir.

Il symbolise la capacité à transmuter la personnalité pour qu’elle serve l’âme,

à forger un corps aligné à une vibration spirituelle.

Vulcain n’est pas le feu de la guerre, mais celui de la forge intérieure.

Le feu qui purifie, qui éclaire depuis l’intérieur.

Et face à lui, dans un silence complémentaire,

se tient Vesta (ou Hestia, chez les grecs).

Elle n’est pas la déesse du brasier destructeur, mais celle de la flamme continue, posée, centrale.

Vesta est la gardienne du foyer, du temple intérieur.

Elle ne cherche pas à conquérir - elle veille.

Elle incarne le feu féminin, celui qui protège, qui structure la maison intérieure.

Dans l’astrologie ésotérique, Vesta est associée à la capacité de conserver son intégrité énergétique, même au cœur du tumulte. Elle permet au feu de Mars de se déposer.

Là où Vulcain façonne la matière, Vesta en fait un sanctuaire.

Elle donne au corps blessé un centre, au non-dit un espace, à la colère une flamme douce qui peut rester allumée. Ensemble, Vulcain et Vesta racontent l’histoire du feu réprimé qui devient feu sacré.

Vulcain est donc profondément relié au travail que Staphysagria nous propose :

transformer la rage rentrée en axe incarné,

la colère honteuse en feu sacré.

C’est une voie d’alignement,

pas de vengeance.

Une voie d’incarnation,

pas de soumission.

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DU TOXIQUE À L’ÉLIXIR

Sur le plan homéopathique, Staphysagria est préparée à partir des graines toxiques de Delphinium staphisagria, plante utilisée autrefois pour éloigner les parasites.

Transformée par les dilutions, elle devient un remède d’une grande finesse pour les blessures invisibles.

Classiquement, elle est indiquée dans :

• les colères rentrées et humiliations non digérées

• les douleurs pelviennes, cystites post-coïtales

• les suites d’abus, de chirurgie, de trahison

• les troubles alimentaires

En 9CH ou 15CH, elle travaille doucement, quotidiennement.

En 200K, elle ouvre des portes transgénérationnelles.

Sur un plan subtil, elle accompagne les pratiques de libération corporelle, les rituels de réappropriation du “non”,

et les processus de souveraineté incarnée.

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MARS EN CHUTE, LE FEU RÉPRIMÉ

Depuis le 4 septembre 2024, Mars transite le signe du Cancer, où il est en chute, jusqu’à sa sortie définitive le 18 avril 2025.

En parallèle, Neptune vient d’entrer en Bélier,

signe gouverné par Mars.

Nous traversons donc une période où le feu sacré de l’action et de la colère saine est englouti dans les marécages émotionnels.

La colère devient floue, confuse, passive-agressive, ou somatisée.

C’est exactement là que Staphysagria agit :

dans cette zone trouble où l’on ne sait plus si l’on a le droit de réagir, de poser une limite, de brûler pour de vrai.

Mars réprimé dans le thème natal : Cancer, Balance, Taureau

• Mars en Cancer - en chute : la colère devient chagrin.

• Mars en Balance - en exil : le désir est paralysé par la peur de déplaire.

• Mars en Taureau - également en exil : la colère rumine, lente, explosive.

Chez ces natifs, le feu intérieur peine à s’exprimer sans culpabilité. Staphysagria soutient l’émergence d’une force douce mais ferme. Elle réveille la capacité à dire non sans se détruire, à agir sans s’excuser.

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ET LES HOMMES DANS LE MATRIARCAT SILENCIEUX ?

Il existe une forme de violence plus insidieuse que le patriarcat visible : celle du matriarcat silencieux.

Où l’homme ne doit pas faire de bruit.

Où son feu est suspect.

Où il devient l’enfant parfait,

sans voix,

sans pulsion.

Beaucoup d’hommes vivent cela.

Ils ont peur de leur puissance.

Ils la taisent, ou la déforment.

Ils n’ont jamais appris à aimer avec force.

Staphysagria les aide à récupérer leur Mars réprimé -

non pas pour conquérir,

mais pour protéger.

Pour contenir, créer, aimer avec présence.

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QUAND LA COLÈRE DEVIENT SÈVE

Pour qui est Staphysagria aujourd’hui ?

Pour celles et ceux qui ont dû s’excuser d’être.

Pour les gorges fermées, les bassins figés, les gestes retenus.

Pour les êtres trop polis pour déranger, trop doux pour s’imposer.

Pour les femmes qui veulent réapprendre à rugir.

Pour les hommes qui veulent oser s’ancrer dans leur feu.

Et lorsque le ventre se détend, la gorge se dénoue, le souffle revient… La sève peut monter.

C’est le retour de l’élan vital après l’hiver intérieur.

La poussée vers le haut, après des mois de repli.

La sève qui fend l’écorce,

comme la colère fend le silence.

Car la colère, au fond, c’est la vie qui hurle son retour dans le corps.

C’est l’élan brut qui dit : « Je suis là. Je respire. J’ai le droit de prendre toute la place. »

Que cette sève monte en nous.

Qu’elle nous redresse.

Qu’elle nous anime.

Qu’elle devienne axe, élan et offrande vivante.

À propos de l’homéopathie

Les remèdes homéopathiques touchent parfois des couches très profondes - émotionnelles, corporelles, transgénérationnelles. Il est tout à fait possible de s’y sentir appelé intuitivement. Et pourtant, être accompagné par un homéopathe ou praticien expérimenté peut offrir un cadre contenant, bienveillant, où ce qui émerge peut être accueilli avec justesse et douceur.